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RAYMOND RICHTER, LES DEVOIRS D’UNE MÉMOIRE

Les visages du chantier
ven. 03 Oct. 2025

Portrait de Raymond Richter, ingénieur du Groupe OTE Ingénierie à la retraite.

Retraité début 2025, Raymond Richter, l’un des ingénieurs-clés de la reconstruction du stade de la Meinau (1979-1984), a partagé ses souvenirs pour le projet actuel d’extension et de modernisation.

Assis dans la salle de réunion du bureau d’études OTE Ingénierie, dont il a été salarié durant un demi-siècle, à Illkirch-Graffenstaden, Raymond Richter ne tient pas en place. S’il a officiellement fait valoir ses droits à la retraite début février, l’ancien ingénieur n’a rien perdu de sa verve ni de sa passion.
La maquette du stade de la Meinau projetée sur l’écran ? C’est un immense chapitre de sa vie.

D’ailleurs, le père et grand-père de famille ne joue pas les faux modestes. « Je ne me rappelle plus combien de fois j’ai dit à table que j’avais calculé les structures du stade du Racing », sourit-il. Même s’il avoue ne pas être un fan de football, le tout frais septuagénaire a bien en tête la phrase du célébrissime ex-entraîneur de l’AJ Auxerre, Guy Roux. Lequel a dit un jour que « Strasbourg avait l’un des plus beaux stades de France ».

 

« Un stade, c’est plus un ouvrage d’art qu’un bâtiment »

 

À la fin des années 1970, c’est en sortie d’école d’ingénieur que Raymond Richter a planché sur le projet de la Meinau pour l’Euro 1984 dans l’Hexagone. « Le premier gros chantier de ma carrière », rembobine celui qui a grandi à un petit kilomètre de là. « Un stade, c’est plus un ouvrage d’art qu’un bâtiment », glisse « l’ingé », également impliqué dans la transformation des gradins à l’aune des années 2000.

Il se souvient que c’est sa méthode de travail qui avait été privilégiée, et non celle d’un grand groupe de construction parisien. Il se souvient aussi des essais de maquette en soufflerie pour tester la prise au vent. « Cela a été un projet qui m’a donné de l’assurance. » Sa vie professionnelle ne l’a jamais conduit à concevoir une structure haubanée pour porter un porte-à-faux de 60 m, comme celle qui est actuellement mise en œuvre. Pour autant, il a pu faire profiter de son expérience passée « J’ai répondu aux questions, mais sans prendre une part active. » C’est en effet le bureau d’études OTE que le cabinet Populous, qui a tout de même reconstruit Wembley, a choisi comme associé pour le nouveau projet de la Meinau. « En 1979, quand on a terminé la première tribune, le Racing a été champion », s’amuse Raymond Richter.

 

Tony Perrette

Crédit photo : Elyxandro Cegarra