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L’AMOUR OUF DE SERGE HAMMER

lun. 02 Juin. 2025

Portrait de Serge Hammer, concierge historique du stade de la Meinau

Entre le Racing et lui, c’est pour la vie. Depuis 1988, Serge Hammer est le concierge du stade de la Meinau, un lieu dont il connaît les mille et un secrets. Amoureux, et pas qu’un peu.


La lumière est belle mais le froid est glacial, en cette matinée hivernale à la Meinau. Lorsque l’on demande à Serge Hammer depuis combien de temps il exerce ce métier, sa réponse fuse comme une frappe d’Emegha : « Je suis né ici en 1988 ». Selon l’état civil, Serge a vu le jour 23 ans plus tôt mais c’est un peu comme si sa vie, la vraie, avait commencé là, en rejoignant son club de cœur.
Dans les travées de la Meinau, tout le monde le connaît, le salue, l’appelle par son prénom. Il est l’homme qui a toutes les clés de ce temple de légende, celui qui peut tout réparer. Le Mac Gyver qu’on sollicite à la moindre galère. Avant, cet enfant du Neuhof, à deux pas du stade, a eu plusieurs métiers (fleuriste, pépiniériste, bûcheron), mais jamais un qui ne l’a fait vibrer comme celui-ci.
À l’adolescence, Serge Hammer jouait pour le Racing. Une rupture des ligaments croisés l’a stoppé net. Ce rêve, il le vit donc par procuration depuis. « La première fois qu’on a gagné la coupe de France ou la coupe de la Ligue, c’était quelque chose ! Ces souvenirs-là, je les garde ! », dit ce mordu du club qui cite Jean-Pierre Papin et Jacky Duguépéroux comme les coachs les plus attachants.

 

« Ce club, c’est toute ma vie »

 

Du côté des joueurs, le presque sexagénaire a une tendresse particulière pour Olivier Dacourt, Mamadou Niang et Rémy Vercoutre. « Quand on se croise, on rigole ensemble, ce sont presque comme des copains. » L’histoire a défilé avec lui, et notamment la chute du début des années 2010. Son emploi était menacé, Marc Keller l’a rattrapé. « C’est grâce à lui que je suis encore là. »
Son logement dans l’enceinte du stade va être rasé en 2025 pour y aménager la fan zone. Il sera relogé à proximité. « La Meinau, c’est ma maison, ça fait bizarre de la voir en travaux mais il sera bien, le nouveau stade. » L’heure de la retraite devrait sonner en 2027. L’émotion est là derrière les lunettes fumées. « Ce club, c’est toute ma vie… Quand ça s’arrêtera, je serai triste, forcément. »

 

Tony Perrette
Crédit photo : Jérôme Dorkel pour Strasbourg Eurométropole