Des fuselages d’avions sur la nouvelle tribune de la Meinau
Dans une logique d’économie circulaire, ils serviront de brise-soleil pour protéger la façade de la tribune sud.
Une grue et une nacelle. C’est avec ces deux engins, et beaucoup d’huile de coude également, qu’a débuté cette semaine la phase la plus originale et emblématique du chantier d’extension et de modernisation du stade de la Meinau : la pose sur la façade de la toute nouvelle tribune sud de morceaux de fuselages d’avions qui serviront de brise-soleil.
Dans une logique d’économie circulaire, les pièces sont prélevées sur des avions long-courriers réformés et démantelés. Elles mesurent 6 mètres de long, pour des masses variant de 400 à 700 kilos selon leur emplacement initial dans la structure de l’avion. La grue les soulève délicatement à l’aide de ventouses pour les positionner minutieusement sur la façade, où elles sont ensuite solidement fixées sur un squelette métallique. « Au total, il y a 196 pièces à poser pour couvrir 3000 m2 », calcule Rolando Pereira, responsable de site de la société Blocotelha, qui s’est déjà chargée de la charpente et de la toiture de la nouvelle tribune de 11.500 places, dont des loges et des salons.
La pose des fuselages s’étendra sur plusieurs mois. Chacun des morceaux est évidemment repeint avant d’être arrimé à la façade. « Blanc à l’extérieur pour bien refléter le soleil et bleu Racing à l’intérieur. Tout a été réfléchi ! », sourit Vincent Gazaniol, directeur de production chez Demathieu Bard Construction. Il coordonne actuellement le travail de près de 500 personnes. Outre les brise-soleil, les travaux en cours concernent la fan zone, les finitions de la tribune sud, l’aménagement provisoire de ses abords en vue du premier match à domicile de la saison, dans un peu plus de trois semaines, mais aussi les tribunes est et nord, reconfigurées pour accueillir des gradins continus.
La première sera ouverte pour la réception de Nantes mais les travaux se poursuivront sur la seconde. À compter de novembre, le stade pourra accueillir 32.000 spectateurs, soit la jauge prévue pour ce grand projet.
Thomas Calinon
Photos Jérôme Dorkel