Portrait d’Alexandre Maisonneuve, grutier sur le chantier du stade de la Meinau et représentant riverains

L’ancien footballeur de niveau semi-professionnel Alexandre Maisonneuve conduit les grues du chantier, une fonction qui a des similitudes avec son poste de n°10 sur le terrain.

L’exercice de l’interview est d’une simplicité folle avec Alexandre Maisonneuve. Installé dans la salle de réunion de la base de vie du chantier, celui qui fêtera ses 40 ans en juin à l’entregent facile et toujours le mot qu’il faut. Il est ce que les journalistes ont coutume d’appeler « un bon client », rompu – il est vrai – à de tels échanges depuis ses années de football, de part et d’autre du Rhin.

Cet ancien milieu offensif, réputé pour sa vision du jeu et son toucher de balle, a évolué jusqu’en troisième division allemande avec Fribourg. Le n°10 formé à Mutzig a également porté les couleurs de Linz, Kehl et Schiltigheim. Le monde pro n’était pas loin, mais une blessure aux adducteurs l’a privé de ce rêve.

Une « révélation » pour le métier

Football et vie professionnelle se sont conjugués en 2016 lorsqu’un dirigeant du club schilikois lui a proposé un poste de… grutier chez Urban Dumez, une entreprise de la ville. « Ça a tout de suite été une révélation, rembobine le papa de Lou et Liz (8 et 6 ans), qui a passé les dix premières années de sa vie en Normandie. Plus qu’un métier, c’est rapidement devenu une vraie passion. »

Si ce job lui plaît tant, c’est sûrement parce qu’il a des similitudes avec son poste sur le rectangle vert. « En plus de l’esprit d’équipe qui est très important, le grutier a un rôle central sur le chantier, il est celui qui doit faciliter le travail des autres, anticiper ce dont ils ont besoin, savoir hiérarchiser les priorités. Le but, c’est que tout le monde rentre à l’heure le soir et surtout en bonne santé. »

Ce chantier de la Meinau, sur lequel il travaille depuis mars 2024, est « celui qui me touche le plus », glisse Alexandre Maisonneuve, qui joue encore en équipe réserve à Still-Mutzig. « Cette tribune Sud, qui sera sûrement la plus belle de France, va être là pour 50 ans au moins, calcule-t-il. Quand je serai grand-père, je serai fier de dire à mes petits-enfants que j’ai contribué à la construire ! »

Tony Perrette

Crédit photo : Elyxandro Cegarra